Projet d’ObServation, Etude et suIvi du DugOng de Nouvelle-calédonie
 

Date de début: Janvier 2024

Le projet POSEIDON regroupe un ensemble varié d’actions de recherche pour la conservation du dugong de Nouvelle-Calédonie. Il a été lancé en 2024, déclarée “année du dugong” par la Province Sud à la suite du reclassement en 2023 de la population de dugongs de Nouvelle-Calédonie, maintenant classée comme “en danger d’extinction” par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature.

  • Cycles de vie et démographie

La population de dugongs de Nouvelle-Calédonie est en déclin. Comprendre cette tendance passe par une meilleure connaissance du cycle de vie du dugong et de la démographie locale. Ainsi, connaître l’âge des animaux présents dans la population ou bien encore la natalité de ses femelles (la fréquence avec laquelle elles ont des petits) peut aider à comprendre l’évolution future de la population.

Le projet prévoit une formation aux techniques d’estimation de l’âge à partir de coupes de dents prélevées sur les animaux échoués. L’objectif est de pérenniser cette compétence en Nouvelle-Calédonie, en partenariat avec James Cook University afin que les prochains éventuels échouages puissent être complètement analysés localement. Ce travail se rattache au projet RESCUE (« Recenser les échouages de mammifères marins »).

  • Taille de population et diversité génétique

Faisant suite aux premières analyses qui ont portées sur l’ADN mitochondrial (Garrigue et al. 2022) , le projet POSEIDON permettra de réaliser des analyses de l’ADN nucléaire (microsatellites) et ainsi caractériser plus finement la structure de la population calédonienne, ses connexions avec les populations voisines et d’estimer la taille efficace de la population, c’est-à-dire le nombre d’individus qui participent génétiquement à la population. Cette valeur permet de déterminer s’il y a suffisamment d’adultes reproducteurs pour assurer la viabilité de la population. Ce travail est actuellement piloté par Cécile Fauvelot (IRD UMR Entropie), en collaboration avec Janet Lanyon (University of Queensland).

Les modèles dits de "marquage-recapture” sont une alternative aux modèles génétiques ou aux comptages par survol aérien pour estimer la taille de la population. Le projet POSEIDON sera l’occasion de tester la faisabilité de cette méthode à partir de données de photo-identification aérienne par drone.

  • Etat de santé et liens aux écosystèmes d’herbier

La photogrammétrie aérienne par drone sera utilisée pour dériver des indices de corpulence et d’état de santé des dugongs. Avec le temps, ces indices permettront de mieux comprendre comment l’état de santé des dugongs est affecté par les changements de leur milieu de vie, et en particulier par l’état de santé des herbiers sur lesquels ils s’alimentent. Nous espérons ainsi évaluer l’impact que le changement climatique, les vagues de chaleur marines et l’anthropisation des côtes peut avoir sur les herbiers et donc sur les dugongs.

  • Dimension humaine et représentation culturelle

Dans la continuité du projet Science en Herbe mené par l’IRD en 2022, nous nous pencherons sur la représentation et la connaissance que les calédoniens ont de cet animal emblématique du lagon. Plus de 600 dessins ont été réalisés par des enfants de primaire et secondaire qui devaient représenter « Où vit le dugong ? ». Ces dessins seront étudiés et complétés par des entretiens pour appréhender la relation que les jeunes calédoniens de Nouméa entretiennent avec le dugong. Ce travail est réalisé en partenariat avec Catherine Sabinot (UMR ESPACE-DEV)

 

Collaborateurs internationaux

Christophe Cleguer (James Cook University, Australie)

Leigh Torres (Oregon State University, Etats-Unis)

Janet Lanyon (University of Queensland, Australie)