CONTEXTE

La « biodiversité marine de subsistance » dans le pacifique ouest : état des lieux et lacunes.

Bien que le régime alimentaire des populations du Pacifique se soit considérablement diversifié, la consommation d’invertébrés marins demeure une composante essentielle de la sécurité alimentaire des populations insulaires, et un élément central de leurs traditions culturelles (Dalzell et al. 1996). Outre quelques espèces à forte valeur commerciale, les observations montrent que les communautés insulaires consomment quotidiennement une grande variété de petits mollusques, crustacés, échinodermes (y compris, dans certaines iles, des espèces plus atypiques : bernard-l’hermite, anémones de mer…) dont le statut taxonomique, le nombre d’espèces et les volumes de capture sont totalement inconnus. 

Si la diversité des espèces récifales capturées pour la consommation est élevée – elle pouvait atteindre près d’une centaine d’espèces à Fiji il y a encore une trentaine d’années -, les inquiétudes exprimées par un nombre croissant de communautés insulaires de la région suggèrent une érosion accélérée de cette « biodiversité de subsistance », se manifestant par la raréfaction – voire dans certains cas la disparition – de certaines espèces d’invertébrés consommables, autrefois abondantes à travers l’archipel.

Pour les gestionnaires, la réalisation d’un état des lieux de la diversité des invertébrés de subsistance est un premier pas indispensable vers la définition de stratégie de gestion et/ou de conservation de cette ressource. Or contrairement aux espèces commerciales bien connues, il n’existe actuellement aucune liste de référence des espèces d’invertébrés marins consommées par les populations côtières et insulaires dans la région, utilisable pour orienter les gestionnaires, collectivités locales, organisations de conservation etc. 

 

OBJECTIFS DU PROJET

Le projet SUBSISTANCE a pour objectifs de développer :

i)                    Une liste de référence actualisée des espèces d’invertébrés marins actuellement consommées par les communautés côtières de la région, constituée à partir d’analyses in situ des captures de pêcheurs à pied ;

ii)                  Un outil automatisé d’identification des espèces pêchées, basé sur les des techniques de reconnaissance de forme par intelligence artificielle (deep learning).

Dans un souci opérationnel, le projet sera dans une premier temps ciblé sur trois pays de la région présentant des similitudes en termes de contexte et d’espèces pêchées, où l’existence de collaborations solides à la fois sur le plan institutionnel et avec les communautés locales garantissent des collaborations efficaces: la Nouvelle-Calédonie, Fidij et le Vanuatu.