Contexte

Les modalités du suivi des communautés biologiques sont en constante transformation du fait de l’évolution rapide des technologies d’acquisition et de traitement de données d’observation. Au cours de la dernière décennie, l’utilisation de drones aériens (UAS – Unmanned Aircraft Systems) a connu un essor important favorisé par l’amélioration des performances et la réduction des coûts des aéronefs,
qui ont permis leur utilisation par de nombreux acteurs impliqués dans l’étude et la conservation du vivant. Les avantages de l’imagerie aérienne pour le recensement de populations d’intérêt (mammifères terrestres et marins, oiseaux, etc.) ont notamment été soulignés par de multiples exemples récents : gain de temps, moindre dérangement, meilleure précision et répétabilité par rapport à des suivis au sol, conservation pérenne de données. Toutefois, l’utilisation de relevés aériens peut être contrainte par des aspects pratiques et méthodologiques qui limitent leurs possibilités d’application (capacité à détecter des espèces, temps de traitement de l’imagerie, comparaison avec données de comptage antérieures, etc.). Garantir la robustesse et l’utilité des suivis par drone requiert donc d’évaluer de façon critique leurs atouts et inconvénients par rapport à des relevés équivalents menés selon des protocoles usuels.

Problématique

Ce stage de recherche vise à tester l’utilisation de drones pour le recensement des oiseaux marins tropicaux et plus particulièrement quatre espèces se reproduisant sur les îlots coralliens isolés de Nouvelle-Calédonie (Atolls des Chesterfield et Entrecasteaux) : Frégate du Pacifique Fregata minor ; Fou masqué Sula dactylatra ; Fou brun S. dactylatra ; Fou à pieds rouges S. sula. La précision des comptages, la fréquence des erreurs, la durée d’acquisition et de traitement et le dérangement induit seront comparés à ceux de suivis effectués au sol selon des méthodes de recensement classiques. Les données qui seront analysées ont été partiellement acquises au cours de campagnes de suivi menées en juillet 2023 et seront complétées par de nouvelles missions de terrain effectuées courant janvier-février 2024 en début de stage.

Rôle de l’étudiant / étudiante

Acquisition de données de terrain : Participation aux campagnes de suivi ornithologiques (recensement des oiseaux marins par méthodes traditionnelles et par drone) prévues en janvier et février 2024 sur les îles des atolls des Chesterfield et d’Entrecasteaux au sein du Parc Naturel de la Mer de Corail (Nouvelle-Calédonie).
Nota : Cette participation ne comprend pas de pilotage de drone par l’étudiant(e) (relevés effectués par télépilotes agréés)

Traitement et interprétation des données

  • Géoréférencement de photographies aériennes
  • Détermination de l’influence de la résolution de l’imagerie aérienne sur la
  • détectabilité des espèces cible
  • Évaluation des biais d’interprétation de l’imagerie aérienne
  • Comparaison de la capacité de détection, de la précision et du dérangement associé aux relevés aériens par rapport ceux d’un comptage effectué au sol
  • Comparaison des coûts humains, matériels et logistiques des suivis drones avec ceux des suivis au sol
  • Proposition de pistes d’amélioration méthodologiques pour la mise en place de suivis aériens pérennes

Perspectives de valorisation

  • Comparaison de la capacité de détection, de la précision et du dérangement associé aux relevés aériens par rapport ceux d’un comptage effectué au sol
  • Comparaison des coûts humains, matériels et logistiques des suivis drones avec ceux des suivis au sol
  • Proposition de pistes d’amélioration méthodologiques pour la mise en place de suivis aériens pérennes

Perspectives de valorisation

  • Publication scientifique
  • Rapport technique destiné aux gestionnaires impliqués dans le suivi de la zone d’étude (Parc Naturel de la Mer de Corail)

Dates
Le stage devra impérativement débuter au plus tard le 20 janvier 2024 afin de permettre la participation aux missions de terrain (mission embarquée d’une vingtaine de jours au niveau d’atolls isolés du Parc Naturel de la Mer de Corail).
Durée du stage : 5-6 mois. Lieu : Centre IRD de Nouméa, Nouvelle-Calédonie

Compétences recherchées

Profil

  • Élève de Master 2 avec spécialisation en écologie
  • Souhaitable : expériences antérieures en ornithologie et/ou télédétection / SIG

Outils informatiques

  • Traitement SIG (Qgis)
  • R

Compétences générales

Rigueur rédactionnelle

  • Capacité à travailler en équipe
  • Appétence pour le travail de terrain « engagé » (mission embarquée, travail physique, chaleur, isolement,...)

Informations complémentaires

  • Hébergement assuré gratuitement sur le centre IRD de Nouméa (dans la mesure des places disponibles)
  • Indemnités de stage mensuelles statutaires. Frais de terrain pris en charge
  • Transfert vers la Nouvelle-Calédonie à la charge de l’étudiant/étudiante
  • Temps de travail hebdomadaire : 39h
  • Missions de terrain en zones isolées requérant des déplacements en bateau (mission embarquée de 20 jours vers des sites isolés).

Contacts & candidatures
Candidatures (CV et LM en un seul fichier .pdf) à faire parvenir à :
tristan.berr@ird.fr et eric.vidal@ird.fr dès que possible