CONTEXTE


La biodiversité des invertébrés marins, une composante essentielle de la sécurité alimentaire dans le Pacifique Ouest.
Bien que le régime alimentaire des populations du Pacifique se soit considérablement diversifié, la consommation d’invertébrés marins demeure une composante essentielle de la sécurité alimentaire des populations insulaires, et un élément central de leurs traditions culturelles. En Nouvelle-Calédonie, les écosystèmes côtiers constituent des hotspots de diversité biologique qui contribuent à l’alimentation, aux revenus et, plus important encore, à l'autosuffisance des populations. Une étude réalisée sur les platiers de la zone du grand Nouméa révèle par exemple que plus de soixante espèces de macroinvertébrés – bivalves, gastéropodes, décapodes, échinodermes – sont couramment récoltées par les pêcheurs à pied. A l’échelle du territoire, les captures d’invertébrés atteignent des volumes élevés (150 à 200 tonnes par an hors trocas) mais leur importance dans la sécurité alimentaire des populations côtières demeure encore mal connue, principalement du fait du caractère informel de la pêche de subsistance et d’un manque de données quantitatif sur les espèces collectées.
Dans ce contexte, le projet IRD-Fonds Pacifique SUBSISTANCE a pour objectifs de développer i) une liste de référence actualisée des espèces d’invertébrés marins actuellement consommées par les communautés côtières de la région (Nouvelle-Calédonie, Vanuatu, Fiji), ainsi ii) qu’un outil automatisé d’identification de ces espèces, adapté à la mise en place d’actions de gestion/conservation et utilisable par des non-experts (gestionnaires, collectivités, organismes de conservation etc.).


OBJECTIFS DU STAGE

Au cours de ce stage, l’étudiant aura pour objectif principal de caractériser la pêche des invertébrés de subsistance pratiquée par les populations côtières sur une sélection de sites en Nouvelle-Calédonie. Il s’agira en particulier i) d’établir une liste taxonomique actualisée des espèces de macroinvertébrés actuellement collectées par les pêcheurs et d’identifier les savoirs écologiques des pêcheurs à propos de ces espèces (savoirs sur l’habitat et le comportement des espèces, noms vernaculaires), et ii) de décrire le rôle et l’importance de cette activité aujourd’hui (estimation des fréquences/volumes de capture, caractérisation des pratiques etc.) ainsi que les changements que les pêcheurs ont observé depuis la génération de leurs parents. 
Le stage sera ainsi structuré autour d’une phase de terrain (enquêtes effectuées en face-à-face avec les pêcheurs lors de leurs sorties) suivie d’une phase d’analyse/interprétation des données recueillies. 
Les données (quantitatives, semi-quantitatives et qualitatives) récoltées lors des enquêtes porteront à la fois sur les habitudes des pêcheurs (profil socioéconomique, usages et pratiques de pêche, estimation des fréquences et des volumes de capture...) et sur l'analyse de leur capture du jour (identification des espèces, notamment via la constitution d’une base de données photographique).


ASPECTS PRATIQUES


Réalisé au sein de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), le stage sera encadré par Pascal Dumas, chercheur en écologie des invertébrés responsable du programme SUBSISTANCE et Catherine Sabinot, chercheuse en ethnoécologie et anthropologie. L’étudiant sera accueilli au sein de l’UMR ENTROPIE (https://umr-entropie.ird.nc/index.php/home) et basé au centre IRD de Nouméa (http://www.ird.nc). Les enquêtes de terrain se dérouleront dans différents villages/tribus du territoire.
L’IRD assurera à l’étudiant une indemnité forfaitaire de 555 €/mois sur la durée du stage. Le coût de la vie étant particulièrement élevé en Nouvelle-Calédonie, il est fortement conseillé aux candidats intéressés de se renseigner au préalable sur les détails pratiques et les coûts associés à la période de stage.



Encadrant(s) :