L'ADN environnemental, traqueur de biodiversité

Avec l’ADN environnemental, les scientifiques peuvent aujourd’hui détecter des espèces peu visibles ou méconnues. Une technique révolutionnaire qui offre de nouvelles façons d’appréhender la biodiversité.

Pister les animaux à la manière de la police… grâce à l’ADN ! Ce n’est pas un scénario de série télévisée mais bien une nouvelle technique scientifique. Car tous les êtres vivants laissent des traces de leur ADN dans l’environnement à travers des lambeaux de peau, de l’urine ou du sang. Un exemple parmi d'autres de l'utilisation de cette technologie ? Laurent Vigliola, écologue à l’IRD en Nouvelle-Calédonie, part en quête de ces fragments en filtrant de l’eau dans l’océan pour débusquer les requins : « Auparavant, pour compter les poissons, nous devions plonger à plusieurs reprises dans un périmètre donné et pendant un temps restreint, explique-t-il. Pendant plusieurs années, nous avons ainsi plongé plus de 3 000 fois et nous avons immergé 400 stations de stéréo-caméras appâtées ? dans les eaux de Nouvelle-Calédonie. Pourtant, nous n’avons répertorié que 9 espèces de requins alors que 26 d’entre elles sont observables par les plongeurs et des caméras déployés dans les eaux peu profonde de cet archipel. Avec la méthode de l’ADN environnemental (ADNe), nous avons collecté en quelques jours, entre septembre et novembre 2015, 22 échantillons d’eau à Nouméa, au Grand Lagon Nord, ainsi que dans les atolls de Chesterfield et d’Entrecasteaux dans le Parc naturel de la mer de Corail. Nous avons pu identifier 13 espèces de requins(1). »

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