Proposition de stage de M2

Année 2018 - 2019

Titre du stage/ title: ALIEN : ALgues vertes et Invasions biologiquEs en Nouvelle-Calédonie

Sujet développé / detailed subject :

Contexte et objectifs: La prolifération des macroalgues dans les écosystèmes coralliens est devenue une source de préoccupation car elle est associée à une modification profonde de l’écosystème où les coraux sont remplacés de manière parfois irréversible par des macroalgues. Se pose alors la question de l’origine du dysfonctionnement et du statut (introduites vs indigènes) des espèces impliquées. Bien que les invasions biologiques soient considérées depuis plusieurs décennies par les organismes internationaux tels que l'UICN, comme une menace sérieuse pour la biodiversité naturelle, peu de travaux ont été consacrés à leur étude dans les régions ultra-marines. Les récents efforts consentis dans le cadre de l’Ifrecor, pour établir une liste des espèces potentiellement introduites et invasives dans l’OM doivent s'accompagner de campagnes d'observations doublées d'études taxonomiques permettant d'établir sérieusement le statut des espèces visées. Ce projet s'inscrit dans cette démarche et propose de l'initier en Nouvelle-Calédonie sur un groupe d'algues vertes appartenant à l'ordre des Ulvales et qui est à l'origine de plusieurs épisodes de marées vertes affectant plusieurs récifs du lagon Sud-Ouest de la Grande Terre. Si l'origine des proliférations a été reliée à une mauvaise maitrise des eaux usées, une utilisation non raisonnée de fertilisants et une anomalie climatique (sécheresse et épisode chaud), le statut des espèces impliquées doit être précisé et fait l'objet de l'étude proposée.

Démarche et Méthodologie: Les Ulvales comportent plusieurs genres dont Ulva qui regroupe les formes en lame ou 'salade de mer ' et les formes tubulaires rattachées autrefois au genre Enteromorpha. Ulva comprend des espèces cosmopolites de milieux marins, saumâtres voire d'eau douce. Près de 600 espèces sont décrites mais seulement 125 sont actuellement taxonomiquement acceptées en raison de la plasticité morphologique et des difficultés à identifier correctement les espèces en l'absence de caractères diagnostiques robustes. Si nous disposons d'une abondante littérature sur les Ulves des régions tempérées et boréales, les populations des régions tropicales et subtropicales sont mal documentées et les travaux de O'Kelly et al. (2010) suggèrent que les espèces tropicales sont pour la plupart uniques à ces zones et l'application de noms basés sur d'autres régions est inappropriée. A contrario, certaines espèces d'ulves sont connues pour leur capacité à s'adapter rapidement à de nouveaux environnements, notamment aux eaux de ballasts ou aux coques de navires et constituer d'excellentes candidates aux invasions biologiques en raison de leur capacité de dispersion passive sur de longues distances et de leur croissance très rapide (Mineur et al, 2007). Pour compliquer la situation, le manque d’information sur les aires de répartition naturelles de la plupart des espèces et leur diversité cryptique élevée font que de nombreuses espèces non indigènes peuvent passer inaperçues (Melton et al., 2016). Nous proposons dans le cadre du stage d’explorer par une approche moléculaire la diversité du genre à partir des collections phycologiques, provenant de Nouvelle-Calédonie et de plusieurs régions du Pacifique, hébergées au centre IRD de Nouméa et de nouvelles collectes d’échantillons néo-calédoniens, en utilisant les marqueurs TufA, rbcL et 18S pour lequels des séquences sont disponibles pour diverses espèces y compris des espèces déclarées invasives (GenBank).

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